Une philosophie de la nature aujourd’hui : état des lieux

par Hubert FAES

avril-juin 2010 - tome 98/2

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À lire le dernier essai de Pierre Kerzberg, ce que nous appelons la nature n’est plus que l’ombre d’elle-même. Avons-nous donc vraiment perdu la nature ? Ne sommes-nous pas en train de redécouvrir ce qu’elle est et ce qu’elle vaut ? Une certaine effervescence existe de fait aujourd’hui qui rend probable un intérêt nouveau pour une philosophie de la nature. Mais discerner ce qu’il en est exactement exige une certaine attention à une longue histoire. La philosophie de la nature que l’on a perdue depuis longtemps et qui éveille toujours la nostalgie est celle des Anciens. Les philosophies modernes de la nature, elles, ne répondent plus au programme de ces cosmologies antiques et médiévales dont le propos est clairement ontologique.
Au vu des possibilités qu’atteste l’histoire des philosophies de la nature, on ne peut envisager la situation actuelle à partir de la simple alternative du retour ou du non retour d’une philosophie de la nature que l’on situe en fait dans l’optique de la cosmologie ancienne. La situation est nettement plus complexe et les options plus nombreuses.

A philosophy of nature today : state of the question

According to Pierre Kerzberg’s latest essay, what we call nature is no longer but the shadow of itself. Have we really lost nature, then? Or, rather, are we not in the process of rediscovering what it is and what it is worth? There is a certain effervescence in the air today that makes a new interest in a philosophy of nature quite likely. However, discerning exactly where things stand requires we pay some attention to history over a longer time. The philosophy of nature that we lost long ago and that still awakens nostalgia is the Ancients’ philosophy of nature. Modern philosophies of nature, on the other hand, no longer correspond to the program set out by ancient and medieval cosmologies, the substance of which is clearly ontological.
In view of the possibilities attested by the history of philosophies of nature, we can no longer envisage the present-day situation on the basis of a simple alternative between the return or non-return of a philosophy of nature which is in fact placed in the perspective of ancient cosmology. The situation is considerably more complex and the options far more numerous.

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