Editorial 90/1 2002

par Pierre GIBERT

janvier-mars 2002 - tome 90/1

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Comme il est de tradition Les années du colloque biennal, organisé par les RSR du 23 au 25 juin prochains, ce premier numéro de 2002 présente un dossier introductif aux travaux des participants. Intitulé « Résister au mal. Cultures et théologie devant le problème du mal », son propos est non seulement d’aborder ce problème avec tout ce qu’il implique de difficultés tant pour l’humanité en général que pour le croyant, mais aussi avec les parades que l’homme parvient (parfois) à se donner sinon pour le résoudre, du moins pour continuer à vivre malgré lui. L’évocation de la littérature et du cinéma en deux articles de P Sevez et de M.-O. Padis témoignent, par nature pour ainsi dire, de cette réaction de survie, tant il est vrai qu’on a fait de la poésie après Auschwitz (Paul Celan, Nelly Sachs), même si pour être plus explicite encore il eût fallu faire allusion à la musique (Penderecki ou Pârt, par ex.), à la Peinture (des Expressionnistes allemands à Velickovic) ou à la sculpture (Zadkine … ).

C’est naturellement la réflexion théologique qui fait l’essentiel de ce dossier pour ouvrir plus directement sur les travaux des participants et permettre éventuellement des prolongements dans l’un ou l’autre numéro ultérieur Car la théologie elle-même comme l’expression dogmatique (selon l’article de Robyn Horner sur le Péché originel) témoignent parfois et chacune à sa façon de cette volonté de « résister au mal », de ne pas s’y laisser réduire ou anéantir par-delà les excès essentiels qui le définissent, dans cette espérance plus forte que la mort qu’est l’espérance chrétienne en la victoire du Christ ressuscité.

L’année 2002 marque aussi pour notre revue l’arrivée de deux nouveaux membres au Conseil de rédaction, Geneviève Médevielle et Jean-Marc Aveline, tandis que Paul Valadie, chargé d’une autre revue, a dû renoncer à une longue collaboration qui nous a été précieuse.

Quelques changements sont également à noter dans la responsabilité des Bulletins critiques. Avant de nous quitter définitivement le 27octobre dernier après avoir lutté pendant plus de dix-huit mois contre une terrible maladie, Henri Bourgeois avait dû renoncer à assurer le Bulletin de théologie sacramentaire qu’il tenait &-puis de si nombreuses années, témoignant en même temps d’une longue fidélité à notre revue qu’il suivait avec l’attention scrupuleuse qui était la sienne. Que ce soit pour nous l’occasion de nous souvenir de ce serviteur passionné et exigeant de la théologie et de 1’Église. Le Professeur Alexandre Ganoczy a accepté de le remplacer. Nos lecteurs l’ont déjà apprécié dans le dernier numéro de 2001 tant pour la rédaction de ce Bulletin que pour son article sur « la métaphore diabolique ».

Des numéros sont en préparation, et même si nous ne pouvons en préciser le calendrier définitif, nous pouvons annoncer quelques thèmes de dossier : S. Paul, avec le Professeur Aletti, de lInstitut biblique de Rome comme maître d’oeuvre, la suite du dossier sur « Bible et littérature », et un dossier sur « le risque du salut » à partir des dérives jansénistes. Natureliement, Chroniques et débats dans Quaestiones compléteront avec les Bulletins les sommaires de ces numéros.

Je manquerais à l’un des mes plus agréables devoirs si je ne vous remerciais pas, chers lecteurs et chers collaborateurs, pour votre fidélité et votre confiance. Vous savez combien elles nous sont précieuses, et pas seulement pour des raisons économiques : tenir une ligne éditoriale exigeante, être attentif aux enjeux théologiques dans un contexte culturel qui s’impose à nous que nous le voulions ou non, répondre au mieux à vos attentes comme à certaines de vos questions dans un langage suffisamment clair, tout ceci ne peut être possible que par et dans votre confiance et fidélité. Que dans cette attente réciproque les RSR demeurent votre revue.