Le Fils de l’homme, titre eschatologique ou mission prophétique ?

par Jacques GUILLET

octobre-décembre 2000 - tome 88/4

Diminuer la taille Augmenter la taille

Seul Jésus dans les Evangiles parle du Fils de l’homme, et si d’autres prononcent ce nom, c’est toujours en s’adressant à lui. Des disciples, des auditeurs, peuvent reprendre sa façon de parler, ils ne font jamais parler que lui, et jamais d’un autre que de lui. Les quatre-vingt textes évangéliques sur le Fils de l’homme ne suffisent pas à caractériser son personnage ni à définir son action. Mais ils expriment souvent de façon très libre ses réactions les plus personnelles. A ce titre, ils sont incomparables. Ils couvrent d’ailleurs assez largement les terrains abordés par les Evangiles. Si les annonces eschatologiques occupent facilement la première place, la présence du Fils de l’homme donne à ces perspectives toute leur ampleur. Même quand Jésus demeure silencieux ou discret, la présence du Fils de l’homme donne au récit et aux événements une portée nouvelle.
L’évangile de Jean n’attache pas moins d’importance que les synoptiques au Fils de l’homme. Et s’il transforme l’image en profondeur, il ne la quitte pas. Il n’oublie ni l’ampleur de l’horizon, vaste comme la création de Dieu ni la personnalité du Fils de l’homme. Même s’il concentre le regard sur quelques textes seulement, il développe une vision tout à fait originale et parfaitement cohérente. Il donne ainsi aux perspectives synoptiques, et sans doute au langage original de Jésus, toute leur plénitude.

The Son of Man, eschatological title or prophetic mission ?

In the Gospels only Jesus speaks of the Son of Man, and if others pronounce that name, it is always to address him. The disciples and listeners can take up his way of speaking ; they only want to hear about him, and no one else but him. The eighty Gospel texts concerning the Son of Man are not enough to characterize his person nor to define his action. But they often express in a very free way his most personal reactions. In this way they are incomparable. They cover fairly completely, in fact, the ground dealt with by the Gospels. If eschatological declarations easily occupy the first place, the presence of the Son of Man g ives all its fullness to these perspectives. Even when Jesus remains silent or discrete, the presence of the Son of Man gives to the story and events a new dimension.
The Gospel of John does not give less importance than the Synoptics to the Son of Man. And it transforms the image of a greater depth, it does not leave it. It forgets neither the breadth of the horizon, vast as the creation of God, nor the personality of the Son of Man. Even if John concentrates only on several texts, he develops a vision completely original and perfectly coherent. Thus he gives to the Synoptic perspectives, and without doubt to the original language of Jesus, all their fullness.

Vous souhaitez lire l'article dans son intégralité