Pensée religieuse et sciences sociales en régime de post-sécularité. Une analyse à partir d’un « grand récit » sociologique

Philippe Portier

Pensée religieuse et sciences sociales en régime de post-sécularité.
Une analyse à partir d’un « grand récit » sociologique

L’article s’attache à étudier l’histoire de la relation entre la pensée religieuse et les sciences sociales en la situant dans la succession de deux moments, celui, premier, de la séparation et l’autre, actuel, de la coopération, au sein du monde né des Lumières. Si les deux ordres de la connaissance (le religieux et le séculier) se sont opposés au cours de ce qu’on peut appeler la première modernité, le savoir séculier s’affirmant tandis que l’institution religieuse résistait, il en va différemment de nos jours : quand la pensée religieuse se sécularise – citoyens religieux et citoyens séculiers doivent pouvoir échanger –, la pensée séculière se défrontiérise – dans un dialogue régulier, avec les Églises et les communautés religieuses, les familles spirituelles et philosophiques.

Religious thought and social science in the post-secular era
Analysis based on a sociological ‘grand narrative’

The article studies the history of the relation between religious thought and social science by locating it at two times, firstly, at the period of their separation and then, in the present, their cooperation within the world born of the Enlightenment. While the two orders of knowledge (religious and secular) were opposed during what we term the first modernity, secular knowledge being affirmed while the religious institution resisted, the situation is entirely different in today’s world : when religious thought becomes more secular – with religious and secular citizens exchanging ideas – secular thought softens its confrontational borders in a regular dialogue with Churches and religious communities, spiritual and philosophical families.

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