Le langage et la Cène

avril-juin 2003 - tome 91/2

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Pour interpréter les paroles d’institution, et notamment la phrase attribuée au Christ « ceci est mon corps », les réformateurs ont utilisé la rhétorique de leur temps. De même, les éléments de la Cène ont été compris par eux comme des signes, à la lumière d’une « sémiotique » de leur époque et en anticipant des réflexions qui se répandront dans les siècles ultérieurs. Dès lors il est tentant de relire le débat réformateur au sujet de la Cène à la lumière de certains éléments de linguistique du XXe siècle, pour dégager certains enjeux théologiques d’une compréhension du langage. Le présent article fait donc état du versant linguistique du conflit sacramentel entre luthériens et réformés, en essayant de voir le lien entre le langage et la manière de se situer devant Dieu qui est en jeu. La question de la figure rhétorique utilisée par le Christ ayant d’abord été posée par les réformés, l’article propose pour commencer l’étude de la doctrine de Calvin avant de passer à Luther et son anticipation de la notion contemporaine de « parole performative », pour terminer sur différents enjeux du contexte actuel.

Language and the Last Supper

To interpret the words of institution, and especially the phrase attributed to Christ “This is my body,” the reformers used the rhetoric of their day. The elements of the Last Supper were likewise understood by them as signs, in the light of a “semiotic” of the era and in analysing reflections that would continue to develop in later centuries. It is tempting to reread the reformer’s debate concerning the Last Supper in the light of certain elements of 20th century linguistics, to open up certain theological problems that involve the comprehension of language. The present article, then, takes into account the linguistic dimension of the sacramental debate between Lutherans and Reformists in trying to see the connection between language and the manner one positions himself before God Who is the issue. As to the question of the rhetorical figure used by Christ first proposed by the Reformists, this article begins by studying Calvin’s doctrine, then moves on to Luther and his anticipation of the contemporaneous notion of the “performative word,” and ends with the various issues in today’s context.

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