Bulletin de théologie de la création et sciences (105/4 – 2017)

par François EUVÉ

octobre-decembre 2017 - tome 105/4

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 EUVE F.François Euvé

 

I. Théologie de la création (1-9)
II. Écologie (10-12)
III. Science et théologie (13-21)
IV. Études teilhardiennes (22-24)

Comme dans les bulletins précédents, on distinguera les ouvrages qui traitent de théologie de la création, ceux qui abordent plus explicitement la question écologique, ceux qui portent sur la relation entre théologie et sciences de la nature, pour terminer par quelques études teilhardiennes. Il est clair que les frontières entre ces catégories sont extrêmement poreuses. 

I. Théologie de la création

1. Re Manning Russell et alii (Éds.), The Oxford handbook of natural theology, OUP, Oxford, 2013, 632 p.
2. Fergusson David, Creation, Eerdmans, Grand Rapids, 2014, 150 p.
3. Bracken Joseph A., The World in the Trinity. Open-Ended Systems in Science and Religion, Fortress Press, Minneapolis, 2014, 224 p.
4. Rubini Costantino, Il divenire della creazione. In dialogo con Karl Rahner e Jurgen Moltmann, Città Nuova, Roma, 2013, 298 p.
5. Revol Fabien, Le temps de la création, Éd. du Cerf, Paris, 2015, 400 p.
6. Kärkkäinen Veli-Matti, Creation and Humanity, Eerdmans, Grand Rapids, 2015, 554 p.
7. Greenway William, For the Love of All Creatures, Eerdmans, Grand Rapids, 2015, 162 pages.
8. Deane-Drummond Celia, The Wisdom of the Liminal. Evolution and other Animals in human Becoming, Eerdmans, Grand Rapids, 2014, 346 p.
9. Dodds Michael J., Unlocking divine action: contemporary science & Thomas Aquinas, Catholic University of America Press, Washington, 2012, 311 p.

II. Écologie

10. Boureux Christophe, Dieu est aussi jardinier, Éd. du Cerf, Paris, 2014, 302 p.
11. Afeissa Hicham-Stéphane, La fin du monde et de l’humanité. Essai de généalogie du discours écologique, PUF, Paris, 2014, 400 p.
12. Northcott Michael S., A political theology of climate change, Eerdmans, Grand Rapids, 2013, 336 p.

III. Science et théologie

13. Haag James W. et alii (Éds.), The Routledge companion to religion and science, « Routledge companions », Routledge, London/New-York, 2012, 634 p.
14. Harrison Peter, The Territories of Science and Religion, UCP, Chicago, 2015, 300 p.
15. Doody John et alii (Éds.), Augustine and Science, Lexington Books, Lanham, 2013, 234 p.
16. Waddell Mark A., Jesuit Science and the End of Nature’s Secrets, Routledge, London/New-York, 2015, 224 p.
17. Weber Hubert Philipp, Langthaler Rudolf (Éds.), Evolutionstheorie und Schöpfungsglaube. Neue Perspektiven der Debatte, HWFThR 1001, V & R, Göttigen, 2013, 428 p.
18. Gingerich Owen, God’s Planet, Harvard University Press, Harvard, 2014, 170 p.
19. McLeish Tom, Faith and Wisdom in Science, OUP, Oxford, 2014, 295 p.
20. Revol Fabien, Souchard Bertrand (Éds.), Expérimentation scientifique et expérience de foi. Un dialogue science et religion en France, Éds. Peuple Libre, Lyon, 2015, 316 p.
21. Jimenez Rodriguez Luis Orlando, The Articulation between Natural Sciences and Systematic Theology. A Philosophical Mediation Based on the Contributions of Jean Ladrière and Xavier Zubiri, Peeters, Leuven, 2015, 534 p.

IV. Études teilhardiennes

22. Association des amis de Pierre Teilhard de Chardin, Défis d’une évangélisation renouvelée, « Au singulier », Lessius, Bruxelles, 2013, 250 p.
23. Delio Ilia (Éd.), From Teilhard to Omega. Co-creating an unfinished Universe, Orbis Book, Maryknoll, 2014, 264 p.
24. Duffy Kathleen, Teilhard’s mysticism. Seeing the inner Face of Evolution, Orbis Book, Maryknoll, 2014, 140 p.

Le souci écologique actuel conduit plusieurs auteurs à critiquer le « tournant anthropocentrique » de la modernité responsable de l’attitude prédatrice de l’humanité à l’égard du monde naturel. Au primat de la cause efficiente, unilatérale, qui assure un pouvoir sur son objet, on préférera un modèle circulaire, de causalité réciproque, « communionnel-processuel » (Moltmann) qui assure une plus forte solidarité destinale de l’ensemble des créatures. Peut-on pour autant perdre de vue le fait (souligné par Karl Rahner) que la distinction entre « homme » et « nature » est le gage de la défense de la liberté du premier ? C’est la « place de l’homme dans la nature » (cf. Teilhard) qui est en question. On comprend l’intérêt pour le thème de l’animal, portion du monde naturel la plus proche de l’humain. Comment dire la distinction des deux (le « liminal » : Deane-Drummond) ? Peut-on parler d’une « moralité » animale comme on parle volontiers de sa « souffrance » ? Le schéma whiteheadien, qui attribue à chaque « entité actuelle » la capacité de faire des « choix », vient à l’appui d’un certain panpsychisme que l’on trouve aussi chez Teilhard de Chardin. La réflexion sur l’action divine (créatrice en premier lieu) est affectée par ce changement de paradigme. Il faut sans doute quitter le schème qui donne primat à la cause efficiente au profit d’une réciprocité qui n’abolit pas pour autant
la « différence qualitative infinie ».
Cela redonne toute sa place à l’histoire, car ces discussions ne peuvent pas aboutir sur le seul registre spéculatif. À s’en tenir au seul champ scientifique (représentatif), il semble difficile de parler d’une histoire de la nature au sens fort, c’est-à-dire de la survenue de nouveauté (cf. les débats indéfinis autour de la notion d’émergence). Mais on ne peut en rester là. Concevoir le monde comme en genèse ou la création comme continuée permet de s’affranchir d’une métaphysique fixiste qui oublie ce que la « phusis » recèle de dynamique
inventive.

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