Confrontation des traditions et intensité de la vérité : une approche francophone et protestante du débat sur les communautarismes

par Denis MÜLLER

janvier-mars 2007 - tome 95/1

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Afin de saisir la portée du débat nord-américain sur les communautarismes pour l’éthique théologique chrétienne actuelle, il paraît nécessaire de faire le point sur la différence entre le communautarisme des traditions intellectuelles, morales et spirituelles partagées, ou communautarisme éthico-religieux et éthico-politique, et le communautarisme politique. Le second, pour autant qu’il postule l’existence de communautés séparées au sein du politique, en est selon nous réduit à échouer comme modèle politique, aussi bien en ce qui concerne la démocratie à l’intérieur des Etats-nations (il est impossible de circonscrire des communautés distinctes stables en leur sein) qu’en ce qui touche les relations entre Etats-nations (qui ne constituent pas des communautés). D. Müller prête ici attention à la valeur herméneutique constructive des traditions intellectuelles, morales et ou spirituelles, et plaide pour la fécondité partielle d’une telle approche lorsqu’il est question de construire une éthique théologique à visée vraiment universelle.

A Swiss Protestant approach to communitarianism.

To understand the scope of the North American debate on the communitarianisms for Christian theological ethics today, it seems necessary to discuss the difference between the communitarism of shared intellectual, moral and spiritual traditions or ethical-religious and ethical-political communitarianism, and political communitarianism. The latter, insofar as it postulates the existence of separate communities within the political sphere is, in our view, bound to fail as a political model, both as regards democracy inside nation-states (it is impossible to circumscribe distinct stable communities within them), and as regards relations between nation-states (which do not constitute communities). D. Müller is calling attention here to the constructive hermeneutic value of intellectual, moral and spiritual traditions and arguing in favor of the partial fecundity of such an approach when it is a question of constructing a theological ethic with a truly universal outlook.

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