La différenciation moderne de la lecture biblique. Le conflit des épistémologies

par Pierre GIBERT

janvier-mars 2004 - tome 92/1

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Après quinze siècles de lecture « christique » des Ecritures, deux siècles de crises bien différentes allaient en proposer de nouvelles approches : le XVIe siècle comme Siècle des Réformes, le XVIIe comme Siècle de la critique. Après la confrontation d’Erasme et de Luther, la confrontation des Libertins et des apologètes, puis l’apparition de ce qui deviendrait l’exégèse critique avec notamment J. Meyer, Spinoza et R. Simon, allaient créer une autre sensibilité aux Ecritures, selon les perceptions de l’univers et de la raison marquées par la philosophie de Descartes. Une épistémologie nouvelle se mettrait nécessairement en place. Les résistances des autorités ecclésiales ne pourraient rien contre une approche qui n’était pas seulement « scientifique » mais qui marquait désormais la lecture religieuse de ces Ecritures. Les questions que poserait cette approche dans le cadre de la réception croyante comme par rapport au dogme de l’Inspiration ont-elles reçu leur réponse ? Ce questionnement devrait être au cœur du colloque que prépare l’ensemble de ce dossier.

The modern differentiation of biblical reading.  The conflict of epistemologies.

After fifteen centuries of a “Christ-centered” reading of the Scriptures, two centuries with very different crises would propose new approaches: the 16th century as the Century of Reformation and the 17th as the century of criticism.  After the confrontation of Erasmus and Luther, the confrontation of the Libertines and apologists, then the appearance of what would become critical exegesis, notably with J. Meyer, Spinoza, and R. Simon, another sensibility towards the Scriptures would be created, in keeping with perceptions of the universe and reason influenced by the philosophy of Descartes.  A new epistemology would necessarily be put in place.  The resistance of Church authorities was powerless against an approach that was not only ³scientific² but would influence the religious reading of these Scriptures in the future.  Have the questions that this approach would raise, from the standpoint of how the believer receives the Scriptures and the dogma of inspiration, been answered?  This questioning should be the core of the conference for which all these readings are a preparation.

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