L’Antipaulinisme chrétien au IIe siècle

par Luigi PADOVESE

juillet-septembre 2002 - tome 90/3

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Suivant les tendances actuelles de l’exégèse, plus sensible qu’avant à la Wirkungsgeschichte des textes bibliques, l’article s’interroge sur ce que sont devenues la figure de Paul et son œuvre dès la fin du Ie siècle. Constatant que l’on parle peu de l’apôtre et de son oeuvre au IIe siècle, il en cherche les raisons, qui sont d’ailleurs multiples, et fournit au passage une description des communautés chrétiennes qui en souligne la diversité. Cette étude historique, sur la manière dont la chrétienté du IIe siècle a reçu Paul et ses lettres, répond indirectement à une question relative à la répartition des champs missionnaires dans l’Église primitive. Il est en général admis que la mission aux circoncis se limita à la Palestine, et que Paul fut pratiquement le seul à sillonner l’oikoumenè d’alors. Il faut au contraire maintenir le pluralisme des mouvements missionnaires, car c’est seulement ainsi qu’on peut rendre compte des rapports entre les Églises fondées par des apôtres différents (Paul, Jean, Matthieu et d’autres) en plusieurs régions d’Asie Mineure au IIe siècle.

Christian antipaulinism in the 2nd century

Following the present tendancies of exegesis, and more sensitive than before to the Wirkungsgeschichte of biblical texts, this article asks what has become of the figure of Paul and his work starting at the end of the 1st Century. Pointing out that little was said of the apostle and his works in the 2nd century, the author looks for the reasons, which, in fact, are many, and furnishes in passing a description that underlines the diversity of Christian communities. This historical study, on the manner with which Christianity of the 2nd century received Paul and his letters, indirectly answers a question relative to the repartition of the missionary fields in the primitive church. It is generally admitted that the mission to the circumcised was limited to Palestine and that Paul was practically the only one to cultivate the oikoumenè at this time. On the contrary, one must maintain the pluralism of missionary movements because it is only thus that one can account for the relationships between the Churches founded by the different apostles (Paul, John, Matthew, and others) in a number of regions of Asia Minor in the 2nd century.

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