Le problème de l’extension du Canon des Écritures

par Alain LE BOULLUEC

janvier-mars 2004 - tome 92/1

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L’examen du « canon des Ecritures », après la consécration de l’expression par Athanase au IVe siècle, révèle d’abord une époque où une certaine fluidité caractérisait la réflexion sur l’extension des Ecritures et sur leurs limites. A partir du IVe siècle, une mutation décisive se produit, à laquelle il faut adjoindre une autre évolution sémantique préparée de longue date à travers l’emploi de diatèkè, traduit en latin par testamentum. Ainsi apparaissent deux temps forts dans l’histoire des Ecritures aux premiers siècles du christianisme. Le premier (fin du IIe siècle, début du IIIe) est celui de l’extension du concept de livre saint à d’autres textes que les écrits hérités du judaïsme ; le second, dans la seconde moitié du IVe siècle, est celui des efforts de délimitation de l’Ancien et du Nouveau Testament, des décisions prises pour trancher les débats, commencés deux siècles plus tôt. L’examen de quelques-uns des problèmes que pose l’extension du canon et qui s’offrent ici à l’historien confirme qu’ils ne sont pas résolus définitivement par les Eglises.

The problem of the extension of the canon of the Scriptures.

An examination of the ³canon of the Scriptures,² after the consecration of Athanasius¹ expression in the 4th century, first of all reveals a period when a certain fluidity characterized reflection on the extension of the Scriptures and their limits. From the 4th century a decisive change came about, to which must be added another semantic evolution, which was prepared for a long time through the use of diatéké, translated in Latin by testamentum.  Thus, two important periods in the history of the Scriptures appear in the first centuries of Christianity.  In the first (end of the 2nd century, beginning of the 3rd) there was an extension of the concept of the sacred book to texts other than the inherited writings of Judaism.  The second period, in the second half of the 4th century, concerns efforts to demarcate the Old and New Testaments, and decisions taken to settle the debates begun two centuries earlier.  The examination of some of these problems about the extension of the canon is offered here to the historian and confirms that they are not definitively resolved by the Churches

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