Les Pères de l’Église ont-ils quelque chose à dire à l’exégèse biblique aujourd’hui ?

par Yves-Marie BLANCHARD

Avril-Juin 2011 - tome 99/2

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Y.-M. BLANCHARD – Les Pères de l’Église ont-ils quelque chose à dire à l’exégèse biblique aujourd’hui ?

L’exégèse biblique est aujourd’hui en pleine mutation, du fait de sa rencontre avec les sciences du langage et grâce au dialogue désormais entretenu avec la philosophie herméneutique. De ce fait, le paradigme historique n’est plus aussi prégnant que naguère et doit, pour le moins, composer avec d’autres principes épistémologiques. Dès lors – et sans intention préalable – les exégètes retrouvent des connivences avec une herméneutique patristique beaucoup moins étrange qu’il n’y paraissait encore récemment.
Un tel changement de regard sur le travail des Pères peut, à l’inverse, rappeler aux exégètes d’aujourd’hui l’intérêt d’une approche attentive au fait canonique et disposée à prendre acte de la polysémie des textes. Ainsi se trouve remise en lumière la part propre au lecteur, au sein d’un processus de communication plus complexe que la seule mise en forme littéraire d’un noyau originel, supposé porteur d’un sens premier accessible par la méthode historique.

Y.-M. BLANCHARD – Do the Church Fathers have anything to say for Biblical exegesis today ?

Biblical exegesis today is in a process of rapid change, due to its encounter with linguistic sciences and to the dialogue with hermeneutical philosophy. This means that the historical paradigm is no longer as meaningful as it once was and must, at the very least, come to terms with other epistemological principles. Hence – and unintentionally – exegetes are rediscovering a certain complicity with Patristic hermeneutics that now appear far less foreign to them than before. This shift in the way the Church Fathers’ work is perceived can, inversely, remind today’s exegetes of the interest of an approach attentive to the phenomenon of the canon and more sensitive to the texts’ polysemia. Thus, the role of the reader is especially highlighted within the framework of a process of communication that is more complex than the simple outlining of the literary form of some original core, supposed to be the bearer of a ‘first’ meaning accessible through the historical method.

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