Pour une théologie de l’institution conciliaire

par Christoph THEOBALD

avril-juin 2005 - tome 93/2

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À la suite de Vatican 1 et du Code de droit Canon de 1917, Vatican Il traite de l’institution conciliaire dans le cadre de l’ecclésiologie et la comprend comme expression de la collégialité des évêques et de leur fonction de « docteurs et de juges en matière de foi et de moeurs ». Tandis que certains réduisent – avec le Code de 1983 – l’institution conciliaire à une modalité parmi d’autres de cette collégialité, d’autres affirment que le concile fait partie de la structure de l’Eglise, celle-ci étant par essence conciliaire. Pour prendre position dans ce débat, Christoph Theobald propose une périodisation théologique de l’histoire des conciles oecuméniques et du développement de la conscience herméneutique, qui s’y manifeste. La mondialisation de l’Eglise, son pluralisme culturel interne et l’avancée du débat oecuménique nécessitent aujourd’hui que le principe de l’institution conciliaire soit situé non pas dans l’ecclésiologie mais dans le processus de la Paradosis évangélique, composé indissolublement de tradentes et d’un traditum. Dans une situation qui exige la créativité herméneutique de tous, la conciliarité devient le lieu, dans l’économie de la Révélation, où celle-ci existe historiquement en son actualité : victoire mystérieuse, jamais acquise définitivement, sur une dissémination toujours possible qui la ferait sortir de son élément eschatologique.

Christoph THEOBALD.— For a Theology of the Conciliar Institution.

Following in the footsteps of Vatican I and the 1917 Code of Canon Law, Vatican II deals with the conciliar institution in the framework of ecclesiology and understands this institution as an expression of the bishops’ collegiality and their function as « doctors and judges in matters of faith and morals ».  While some, in line with the 1983 Code, reduce the conciliar institution to just one of the modalities of this collegiality, others assert that the institution of the council belongs to the very structure of the Church, who is by essence conciliar.  Christoph Theobald’s position in this debate rests on a theological periodization of the history of the ecumenical councils and the development of the hermeneutical awareness they manifest.  Today, the Church’s globalization, her internal cultural pluralism, and the advancement of the ecumenical debate necessitate that the principle of the conciliar institution be situated not in ecclesiology, but in the process of the gospel’s paradosis, inseverably composed of the tradentes and the traditum.  In a situation that requires an overall hermeneutical creativity, conciliarity becomes the locus of the economy of the Revelation where the Revelation actually exists historically: a mysterious, never definitively acquired victory over the ever possible dissemination which would deprive it of its eschatological aspect.

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