Pourquoi et comment Dieu devrait-il sauver le monde ?

par Werner G. JEANROND

Janvier-Mars 2023 - tome 111/1

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Pourquoi et comment Dieu devrait-il sauver le monde ?

Cet article passe en revue différentes conceptions du salut divin, leurs programmes et leurs centres d’intérêt. Inspirée par la théologie augustinienne du péché, de la concupiscence et de la dépravation des hommes, un certain type de sotériologie oblige Dieu à sauver l’être humain du péché individuel et de la damnation. La christologie y est dès lors définie en référence à une certaine conception des besoins humains. L’alternative pourrait consister en ce que la théologie se concentre sur le déploiement de la volonté divine relative à la création et, en elle, à l’humanité. La christologie pourrait alors révéler l’offre gracieuse d’amour de Dieu en Jésus Christ pour et avec l’humanité, de même que l’œuvre divine de réconciliation à travers le réseau de relations d’amour interdépendantes et dynamiques : l’amour divin et notre amour de Dieu, des uns les autres, de l’œuvre divine ininterrompue de création et de réconciliation, et notre amour pour notre propre être émergeant de la sorte. La critique des efforts visant à instrumentaliser Dieu et le Christ au service de besoins humains pourrait libérer la théologie et lui permettre de s’intéresser à nouveau à la présence aimante, réconciliatrice et transformatrice de l’amour divin au milieu de nous et de se concentrer ainsi sur l’avènement actuel du Règne de Dieu.

Why and How Should God Save the World?

This article discusses different Christian conceptions of divine salvation and their respective theological agendas and interests. Inspired by Augustine’s theology of sin, concupiscence and human depravation, one type of soteriology obliges God to save the human being from individual sin and damnation. Here, Christology has been defined by an understanding of human need. Alternatively, theology might wish to concentrate on the disclosure of God’s will for creation and for humanity within it. Here, Christology could reveal God’s gracious offer of love in Jesus Christ for and with humanity as well as the divine work of reconciliation through the network of interdependent and dynamic love relationships: God’s love and our love for God, for each other, for God’s ongoing work of creation and reconciliation, and our love for our own emerging selves. The critique of efforts to instrumentalise God and Christ for particular articulations of human needs might free theology to attend afresh to God’s loving, reconciling and transformative presence in our midst and thus focus on the emerging reign of God.

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