L’apôtre Paul et la parousie de Jésus Christ. L’eschatologie paulinienne et ses enjeux

par Jean-Noël ALETTI

janvier-mars 1996 - tome 84/1

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L’interprétation de l’eschatologie paulinienne est dominée par la question de son rapport avec l’apocalyptique juive. Les points communs, soulignés par J.C. Beker à la suite de E. Käsemann, ne sont pas contestables, mais ne doivent pas occulter des différences notables, qui tiennent à la prééminence du Christ dans la vision paulinienne des événements de la fin. Ni l’attente ni le retard de la parousie ne semblent avoir eu, quoi qu’on en dise, d’influence décisive sur la pensée de l’Apôtre, mais bien plutôt la réconciliation avec Dieu par la Croix et l’inauguration d’une humanité nouvelle dans la résurrection du Christ.
Les lettres deutéropauliniennes ne rnodifient pas fondamentalement cette eschatologie, si ce n’est qu’elles accentuent encore l’emprise de la christologie sur la vision de la fin : à ceux qui attendent les ascensions célestes promises par la littérature apocalyptique, Paul répond qu’ils possèdent déjà leur être ressuscité avec le Christ, qui trône bien au-dessus de tous les être célestes. Ses idées sur le jugement dernier et la rétribution finale sont parfois dépendantes de celles du judaïsme, souvent imprécises et limitées, mais c’est toujours sa connaissance du Ressuscité, second Adam, qui conduit sa réflexion et l’aide à déchiffrer le destin final de l’humanité dans le Christ.

The apostle Paul and the Parousia of Jesus Christ. Pauline escbatology and its issues.

The interpretation of pauline eschatology is dominated by the question of its rapport with Jewish apocalypse. The common points, underlined by J.C. Beker following E. Käsemann, cannot be contested, but should not hide the notable differences, which are based on the pre-eminence of Christ in the Pauline vision of the final events. Neither the expectation nor the delay of the Parousia does not seem to have had, despite what is said, a decisive influence on the Apostle’s thinking. He was concerned more about reconciliation with God through the cross and the inauguration of a new humanity by the resurrection of Christ.
The deuteropauline letters do not fundamentally modify this eschatology, except in so far as they accentuate the dominance of Christology on the vision of the end. For those who await the celestial ascensions promised by apocalyptic literature, Paul answers that they already possess their resurrected being with Christ, who sits well above are celestial beings. These ideas on the Last Judgement and the final retribution are sometimes dependent on those of Judaism, often imprecise and limited, but it is always Paul’s knowledge of the Resurrected, the second Adam, which directs his reflection and helps to decipher the final destiny of humanity in Christ.

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